Wednesday, November 23, 2005

Le mystère de la poussette disparue ou comment passer pour une idiote auprès de son mari

Depuis que j'ai recommencé à travailler, on a remis en place une organisation minutée le matin et le soir. En gros, ça se passe comme ça:

7h: mon réveil sonne. J et le chat continuent à ronfler à côté de moi...et moi, ben j'en profite pour ne pas entendre le réveil.

7h30: 2e réveil qui sonne. Je me tire difficilement du lit (toujours sous les ronflements de J et le chat). Je mets en route mon café, file sous la douche, éteins le café, m'habille en vitesse et je profite de quelques minutes de calme pour prendre mon petit déj tranquillement en lisant les nouvelles sur Internet. Ensuite, je prépare le bib, et je vais dans la chambre du Cracoucas, qu'on aurait mieux fait de baptiser Grossbouf, où je suis accueillie par un 'niam niam' vorace, qui en réalité signifie 'ça suffit les calins, maman, file moi mon bib ou je fais un malheur!' Quelle ingratitude!! Bref, j'installe Monsieur Cracouc à côté de son père, et j'en profite pour filer à la salle de bain pour terminer de me préparer.Un dernier bisou à mes hommes et je m'eclipse discrètement avant la fin du bib pour éviter les pleurs.

Et me voilà partie pour ma journée de travail.Pendant ce temps, le Cracoucas-Grossbouf termine son biberon, J se lève, s'habille, habille son fils, et ensemble ils filent à la crèche avec la poussette qu'il laisse dans la pièce réservée à cet effet. La poussette est primordiale étant donné que 4 fois sur 5, c'est moi qui récupère le Cracoucas à la crèche et nous rentrons à pieds à la maison.

Seulement, vendredi, ça ne s'est pas passé comme ça...une urgence au bureau fait que je dois prendre mon métro plus tard que prévu, et que je rate ma correspondance pour attrapper le bus qui me mène à la crèche. Me voilà donc qui galoppe dans les rues de Bruxelles, heureusement que j'ai de bonnes chaussures, ça fait belle lurette que j'ai abandonné les talons en prévision de ce genre d'urgences.

Arrivée à la crèche, inutile de dire que le Cracoucas est le dernier bébé - ça arrive au moins une fois par semaine, merci les transports en commun bruxellois.

Monsieur Cracouc m'accueille en faisant quelques pas vers moi, et la puer, ravie, m'explique qu'il est sur le point de marcher, toute la journée, il a fait quelques pas...Bref, j'habille mon fils pour affronter le grand froid qui règne depuis quelques jour, je le prends dans un bras, dans l'autre, mes dossiers que je voulais potasser pendant le week end...et je file à la 'pièce à poussettes'...que je trouve vide! Pas une seule poussette et certainement rien à 'notre' emplacement, entre la poubelle et la porte.

Bon...J a dû oublier de me la laisser. Du dernier petit doigt qui me reste de libre, je sors mon téléphone de ma poche, et tente de joindre J histoire de m'assurer qu'il a bien laissé la poussette ce matin . J me répond...rien du tout puisque je tombe sur son répondeur. Plus de puer en vue, elle doit être montée ranger des choses dans le bureau. nous voilà refaits Bon je m'apprête à partir lorsque mon téléphone, que j'avais rerangé entre temps, se met à sonner.Pensant que c'est Jérôme qui me rappelle, je réponds un peu aggressivement 'oui?" Oui bonjour, c'est le Coq...je voulais savoir si tu savais ce que J veut pour son anniversaire'.
Il choisit son moment, ç'ui là...je rappelle que j'ai un bébé de bientôt 10 kg dans un bras, un dossier rempli de papiers dans l'autre et un téléphone prêt à glisser de mon cou que seul mon petit doigt retient...Du coup, tout en parlant, je me dirige vers la sortie en essayant d'abréger la conversation (de toutes façons, je ne sais déjà pas MOI ce que je vais offrir à J, il manquerait plus que je refile de tuyaux aux autres...)

Et voilà qu'en essayant de raccrocher, je sors de la crèche et CLAC, la porte ferme derrière moi. Bon, cette porte ne s'ouvre que de l'intérieur à moins de sonner, mais leur système d'ouverture est branché au téléphone et je ne vais quand même plus déranger la puer pour qu'elle m'ouvre.

Je commence donc à marcher, papiers, dossier, bébé sac et tout le tralala que j'arrive tant bien que mal à garder dans mes bras.il me vient alors une idée...le Cracoucas marchotte? Eh bien désormais, il fera mieux que ça, il va MARCHER une partie du chemin . Je le pose...il fait 3 pas et se laisse lourdement tomber sur les fesses. Je lui tends la main pour l'aider, mais c'est peine perdue, monsieur refuse désormais même de tenir debout. Hop, je le reprends dans mes bras et continue mon chemin. Tous les 5 m, je me trouve obligée de m'arrêter pour changer les dossier et le bébé de bras, histoire de ne pas avoir de crampe.

DRING, le téléphone sonne. Je tente de dégager mon petit doigt en manquant de faire tomber le Cracoucas. 'Salut! c'est Charlotte! Dis tu veux pas aller au ciné dans une heure?' mouahahahahaha Mouhahahahah MOUHAHAHAHAHA me voilà prise d'un fou rire irrépressible. Je termine ma conversation et c'est reparti. On a dû faire 20 mètres en 20 minutes Là dessus, il se met à pleuvoir. Je décide donc que j'irai plus vite en prenant le Cracoucas sur mes épaules. Mais Monsieur refuse d'obtempérer et se jette en arrière une fois perché sur mes épaules tout en hurlant 'niam niam'...c'est qu'il commence à avoir faim.

Le téléphone re-sonne et en une seconde, splatch, mon dossier tombe dans une flaque, le téléphone glisse de ma main et atterrit 3 m plus loin et Monsieur Cracouc, je le rattrappe de justesse. Je le pose (debout) il s'empresse de s'asseoir dans la flaque la plus proche. A ce stade là, ça n'a plus d'importance pour moi, son pantalon est trempé et dégoutant, il passera à la machine dès mon retour.

Bon, je ramasse mon téléphone juste le temps de crier à ma mère (puisque c'était elle qui téléphonait) que je la rappelle plus tard, je ramasse en vrac papiers, dossiers, bébé, sac, tous aussi trempés et sales les uns que les autres et me revoilà partie....on arrive finalement à la maison au bout d'1/2h de marche entrecoupée d'arrêts ramassage/changement de bras/téléphone etc.Jérôme rentre plus tard et me soutient que la poussette est à la crèche. En effet, elle n'est ni dans le vestibule, ni dans sa voiture...

Je vous passe les détails de mon week end de portage du Cracoucas. Au moins, on peut dire que j'ai bien fait travailler les muscles de mes bras ce week end...

Lundi matin arrive avec le même rituel que vous avez lu au début de l'histoire...Mal réveillée (le lundi, je dois partir plus tôt pour passer à l'agence d'interim), je me retrouve dans un métro bondé, je me plante de station (ouais, je sors trop tôt du métro. Ca vous fait rire? Moi non ), je rêve d'un café une fois arrivée au boulot....lorsque le téléphone sonne.
C'est J: 't'es bigleuse ou quoi?'...oulàlà, c'était vraiment pas le truc à me dire un lundi matin alors que je suis de si mauvaise humeur, le métro bondé n'aidant pas...Il s'avère qu'alors que le Cracoucas et J arrivaient à la crèche, ils ont trouvé la poussette rangée à sa place, entre la poubelle et la porte.

Mais je vous JURE qu'elle n'y était pas le vendredi soir...on ne voit que ça en entrant dans la pièce à poussette et là vraiment, il n'y avait rien.

Enfin, depuis, J me regarde régulièrement du coin de l'oeil en se marrant. Quant à moi, je suis sûre que des parents sans poussette voulaient profiter du week end pour promener leur progéniture et ont piqué la poussette en pensant qu'elle avait été oubliée...et l'ont ramenée discretos à la première heure lundi matin.



PS: quelques jours plus tard, le mystère a été éclairci, non non, je ne suis pas folle. Il s'avère qu'une grand-mère venant récupérer son petit-enfant à la crèche a pris par mégarde la poussette. Sympa de faire ça un vendredi soir...