Thursday, March 27, 2008

Sprint ou marathon?

Alors que je vidais une machine tout à l'heure, je me suis fait une réflexion. Outre le fait qu'une fois de plus, je me retrouvais avec un nombre incalculable de chaussettes seules - faudra tout de même qu'on m'explique comment des chaussettes qui arrivent en paires dans le panier à linge sale - voire même directement dans la machine, peuvent se retrouver seules après lavage et séchage. Bon, j'ai un début de solution que désormais, je n'achète à M. Fenouillard que des chaussettes noires faciles à marier - et que je les lui pique, comme ça, au moins, pour nous, c'est réglé. N'empêche qu'il va bientôt falloir que je trouve un bricolage à faire avec les chaussettes seules des zèbres parce qu'à force, ça prend de la place.

Enfin, là n'est pas le but de mon billet...j'étais donc dans la salle de bain tout à l'heure en train de vider une enième machine pour terminer une journée particulièrement fatigante de maman en vacances et par conséquent de femme au foyer, quand je me suis demandée comment elles faisaient, toutes ces mère qui font ça tous les jours tous les jours tous les jours...
Moi je peux pas...

Non pas que la vie de maman qui travaille soit moins fatigante, je ne le pense pas. Simplement organisée différemment. Et du coup, il y a les marathoniennes, et les sprinteuses...

Moi je suis une sprinteuse...ça veut dire que j'ai des matinées et des soirées plus qu'intensives: le matin, on se lève, hop hop hop douche rapide, réveil (souvent difficle) du Cracoucas et (toujours très gai) de Dragounette. On a en tout et pour tout maxi 45 mn pour réussir à lever tout le monde, les nourrir (c'est à dire faire choisir entre les céréales, les cracottes au sarrasin ou les tartines de fromage de chèvre, patienter le temps que le Cracoucas se décide, change d'avis, crise un bon coup, rechange d'avis, aille faire pipi, en mettre plein son pyj, refuser de profiter de l'occasion pour s'habiller, criser parce qu'on préfère qu'il s'habille plutôt qu'il change de pyj, il est 8 heures, bon sang, on doit être partis dans 20 mn maxi et il n'a encore rien avalé...et j'en passe...), les habiller (cf parenthèse précédente, soit le Cracouc est de bonne composition et accepte de s'habiller seul, soit - dans la majorité des cas, il est, comme son père, de mauvaise humeur, refuse d'enfiler ce t-shirt, exige de mettre le slip avec un dinosaure rouge, VEUT mettre d'horribles baskets....sa soeur quant à elle est plus cool, juste que dans l'urgence, je prends ma tasse de café avec moi pour l'emmener s'habiller et 1fois sur 10, le contenu de ladite tasse termine par terre....), les débarbouiller, préparer la collation et le goûter du Cracouc, écrire un mot à l'instit, rassembler l'argent de la cantine (ok, tout ça, je pourrais le faire la veille...mais ça ferait pas de moi la mère pourrave que je suis...et donc....plus de billets sur ce blog...), les pousser tous dehors, descendre, les attacher à leur siège et foncer à l'école où on arrive systématiquement juste à la fermeture des portes.

Le soir, scénario différent - même rythme: si c'est moi qui vais chercher les zèbres, je monte la rue jusqu'au métro (top chrono 15 mn en soufflant comme une baleine dans mon état gravide), métro jusqu'à l'école, scanning rapide des nains qui trainent dans la cour de récré pour finalement retrouver mon cracra en général dans un coin en train de creuser la terre avec les ongles, du sable plein les chaussures, le visage noir d'un savant mélange de crasse, de reste de goûter et de morve.... beurk beurk beurk, parlementation pendant 10 mn pour:
1) partir maintenant
2) ne pas passer par la case marchand de gaufre/de glace (me pompe l'air, hein celui là devant l'école tous les soirs!)
3) ne faire qu'un arrêt pipi dans les toilettes insalubres de l'école
4) éviter la crise si un papa appuie sur le bouton appelant le feu vert des piétons
5) marcher RAPIDEMENT pour ne pas rater le bus
6) ne pas courir autour de l'abribus (et par conséquent dans la rue pleine de voitures
7) se retenir de REfaire pipi, histoire qu'il ne se déshabille pas encore une fois en public pour faire pipi devant l'arbre de l'abribus....
Bref.
Arrive le bus bondé, qui sent pas bon les gens qu'ont eu trop chaud et qui ne se lèvent pas pour la grosse baleine enceinte quand même!
1/4 d'heure de ce supplice et on descend la rue en courant pour atteindre la crèche, où on monte 2 étages, on prend Dragounette, on la rhabille, on dit au revoir aux puers, on descend les 2 étages, on continue à descendre la rue, on arrive à la maison, on remonte 3 étages...ouf!
Il est 18h30 et j'ai 1h pour les laver (cf l'état du cracouc) les nourrir, les coucher...je vous passe les détails.
C'est sport!

Mais à 20h en général, mon sprint est terminé. Intense mais court!
(après, je prends mon temps pour le reste des tâches - lessives, machines, rangement de cuisine etc).

Les marathoniennes quant à elles sont celles qui doivent avoir de l'endurance pour tenir le coup tout la journée - comme une journée typique de vacances à la maison pour moi:
8h réveil des zèbres - et encore, j'ai de la chance, c'est les vacances et ils ne se lèvent pas trop trop tôt...mais ils démarrent au 1/4 de tour! 'maman, j'ai faiiiim! une cracotte!! des céréales!!! du pain!!!!' d'un côté. De l'autre, sa soeurette qui suit 'pain!!!! cacottte!'
Moi, je bouge pas, hein. Pas entendu de 's'il te plait', de 'aurais-tu l'extrême gentillesse de nous servir notre petit déjeuner' etc.
Sauf qu'en plus, j'ai pas eu mon café: et pour cause, y'en a plus. Retour de vacances, hein, c'est toujours comme ça....
On attend les courses qui doivent être livrées incessamment (oui oui oui je m'offre ce luxe de me faire livrer les courses plutôt que d'emmener mes zèbres et mon gros bide dans un super marché....pas folle la guêpe)...
A 9h30, ils sont nourris et habillés. C'est déjà ça. Moi pas par contre. Je me cache derrière un placard pour grignoter une cracotte sans que Dragounette me capte: ce serait la colère assurée qu'elle apprenne qu'on puisse manger quelque chose sans partager avec elle!
10h, on sonne à la porte: c'est le type des courses. J'suis pas habillée! J'enfile un jean et je fonce en bas en prenant soin de fermer derrière moi histoire que les zèbres ne me suivent pas.
Le type de Colruyt, il est pas pressé. Il vide ses sacs dans les miens, ça lui met un temps fou. Evidemment, j'ai pas prévu assez de sacs, je pousse donc le reste des courses dans un coin du vestibule.
'Mamaaaaaaan!' crie la voix du Cracouc en haut. 'Minmiiiiiiin' fait l'écho de sa soeur!
'J'arriiiiiiiive!' Bon il se magne, le type?
Ah voilà, il a terminé de tout me livrer...mais entreprend de faire l'inventaire de tout ce que j'ai acheté pour être sûr de ne rien avoir oublié....
Pffff c'est reparti pour 15 mn...
Je le paie rapidement, sous les cris de mes enfants 2 étages plus haut - en espérant qu'il ne font QUE m'appeler et non pas autre chose de plus dangereux.
Je prends une partie des courses, une bouteille de jus de pomme en profite pour se fracasser par terre, je monte en 4e vitesse les 3 étages (toujours comme je peux, les bras chargés et mon gros bide qui prend toute la place) je retrouve mes enfants en train de se pencher dangereusement dans les escaliers (un p'tit coup de sueurs froides...) je les renferme dans l'appart (en leur mettant lamentablement une tranche de pain dans la main histoire de les garder tranquilles 3 minutes). Je redescends avec une serpillère, je nettoie grossièrement le sol - ça empeste la pomme et ça fait squish squish quand on marche mais ça fera bien l'affaire jusqu'à la sieste...
Je remonte, je prends les zèbres sous le bras, je les redescends, j'en colle une dans la poussette et hop, promenade histoire de les occuper jusqu'à l'heure du déjeuner.
On va au parc, je rattrape 3 fois Dragounette qui au lieu de descendre par le côté glissant du toboggan préfère faire la kamikaze du côté de l'échelle - on va à l'autre parc où je rattrape in extremis le Cracoucas qui se penchait dangereusement sur la mare au canard 'pour mélanzer l'eau pour les canards, ils aiment ça'.
Je décide de rentrer de toutes façons, ça va être l'heure de préparer le déj.
A 2 mètres de la maison, Dragounette s'endort. Et qui dit endormissement le matin dit no sieste l'après midi...quelle que soit la durée de l'endormissement et flute flute et reflute...bon on verra plus tard.
On arrive en haut et je leur propose d'aller jouer pendant que je prépare leur déjeuner. C'est cela oui!!! Ils me suivent tous les deux dans la cuisine en criant 'à moi à moi à moi' - on croirait les mouettes dans Némo. Vous savez, celles qui crient 'mine mine mine' - jusqu'à ce que j'accepte de leur donner un mini morceau de carotte.

DES MORFALS!



bref. déjeuner terminé, Dragounette montre malgré tout des signes de fatigue...vite, je m'empresse de la coucher...elle pleurniche mais elle va bien finir par s'endormir.
Je me tourne vers mon Cracouc: 'mon chéri, tu veux venir m'aider à nettoyer?'
Le voilà qui tient plus en place, va chercher les gants, les seaux, l'aspirateur (euh, non mon chéri, on va laisser l'aspi ici), les éponges, les raclettes...bref, tout ce qu'il trouve (moi je m'étonne d'être si bien équipée, waouhhh!)
J'accroche le babyphone à mon pantalon et nous voilà au rez de chaussée en train de nettoyer le jus de pomme au rythme des cris de Dragounette qui a décidé de ne pas capituler.

On termine notre nettoyage...Dragounette s'est endormie...et là, je sors l'arme ultime: 'tu veux regarder quelques épisodes de barbapapa?'

Ouf!!! 10 mn de tranquillité! Je m'affale. Pas pour longtemps, Dragounette a déjà terminé de dormir.
Bon, du coup, on éteint la télé sous les hurlements du Cracoucas....
'On va faire du dessin' déclare-je (ça me permettra peut être de plier un peu de linge).
Je les installe à leur petite table en précisant bien au Cracouc qu'il se met du côté du mur parce que j'ai peur que sa soeur dessine sur le mur.
Je colorie un peu avec eux et dès qu'ils ont l'air bien partis, je file au salon plier le linge, en tendant une oreille vers la chambre des enfants.

La règle est simple: tant qu'on entend quelque chose, on ne s'inquiète pas. Si pas de bruit...hum on n'est pas dans la M....
Tiens, justement, ça fait un petit temps que je n'entends plus rien...
"Qu'est-ce que vous faites, mon Cracouc?"
"ben on dessine"répond la voix angélique de mon fils.
Ok je regarde, il dit la vérité

2 minutes plus tard: "et là qu'est ce que vous faites?"
"On dessine pas sur les murs!"

Mon sang ne fait qu'un tour! je fonce dans la chambre et trouve de belles lignes verticales jaunes. Comme les lignes verticales que le Cracoucas a appris à faire à l'école la semaine dernière...ben tiens ben tiens!
'c'est pas moi, c'est ma soeur' me dit-il en me voyant arriver
'elle a fait des lignes jaunes avec le feutre marron qui est dans sa main, peut être?'
'oui' répond-il sans se démonter.

Moi, pour le coup, je me démonte. Je crie! (oui oui je sais, c'est maaaaaal) Je confisque feutres, crayons, papier, coloriage, et tout le tralala.

Je fonce chercher une éponge, je nettoie et je leur dis que maintenant, je ne veux plus une seule bêtise: ils jouent calmement jusqu'à l'heure du goûter.
En 2 mn ils arrivent à mettre la chambre à sac. Mais je m'en fiche à ce stade, on fera activité rangement plus tard...



Tout ça en me demandant toutes les 10 minutes 'c'est l'heure du goûter?' (de la part du Cracouc) ou 'pote?' (comprendre:'pomme/compote/poire, de la part de Dragounette)

Ma parole, il ne pensent qu'à manger???

Bon, quand j'estime que c'est presque l'heure de les faire goûter, j'entame l'activité rangement, qui consiste à m'asseoir par terre en râlant du nombre de jouet qu'ils ont (et je précise: Monsieur Fenouillard et moi-même n'y sommes pas pour grand chose, mais ces pourris ont des grand-parents/amis de parents très - trop - généreux!), pendant que Dragounette vide (mais remplit ensuite) tous les paniers qu'elle trouve et que son frère fait semblant de ranger tout en se plaignant d'un mystérieux mal de jambe qui vient d'apparaitre et qui disparaitra aussi mystérieusement dès que son goûter lui sera servi.

Ouf, c'est rangé, il sont calmes (normal, ils mangent!) et j'en profite pour commencer à éplucher les légumes pour le diner, c'est toujours ça de gagné.

Bon après le goûter, en général, j'ai je dirais 2 heures de répit: ils jouent calmement, mettent un bazar considérable dans tout l'appart, mais au moins me permettent de terminer les quelques tâches domestiques que je n'ai pas encore eu le temps d'accomplir depuis le matin (et que je n'aurai pas à faire une fois les enfants couchés comme quand je travaille) - et finalement, c'est là que je profite de mes vacances: ils sont charmants entre eux, charmants avec moi, on en profite pour chanter, danser, raconter des histoires, faire quelques parties d'un jeu de société....
Ces 2 heures, ce sont celles qui valent le coup, qui me font profiter de mes enfants, m'émerveiller de leur complicité...me rappeler que j'ai beau beaucoup râler (et je vous rassure, hein, j'exagère bcp bcp bcp mes réactions négatives et mes mésaventures pour les besoins de ce blog, en réalité, je dois bien l'avouer, ma vie est 10 fois plus calme avec mes enfants qui même parfois sont sages! oui oui oui!!!), bref, j'ai bau râler, qu'est ce que je les aime, mes zèbrous!

Arrive Monsieur Fenouillard...l'appart est dans un état LAMENTABLE,on est tous les 3 affalés sur le Fatboy....c'est l'heure des bains...mais là, on a le temps! On ne doit pas tout boucler en à peine une heure! On est relax et du coup, les enfants aussi...
Ca vaut le coup, ça aussi.

N'empêche que bien souvent je suis contente au bout d'une semaine de pouvoir aller me reposer quelques heures au bureau...malgré le sprint pré et post boulot que ça implique.

Oui, décidément, je suis une sprinteuse...j'aime le marathon à l'occasion, mais tous les jours de toute ma vie, non non non je ne peux pas...chapeau les filles qui le font!

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Sunday, March 09, 2008

p'tit coup de pub pour...

Mare Véja qui joue en ce moment dans les Etats d'âme d'une jeune mère.

Drôle, émouvant, attendrissant....


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