Saturday, September 13, 2008

Françoise Pignon des mamans, c'est moi!

Voilà...2 mois que l'Asticot est parmi nous et je n'ai toujours pas pris (trouvé, plutôt) le temps de mettre ce blog à jour. Et pourtant, ce ne sont pas les anecdotes qui manquent.
Simplement....je ne sais même plus par où commencer.
Enfin, faut bien commencer quelque part. Voyons, cet après midi par exemple.

Pour remettre les choses dans leur contexte: le Cracoucas est entré en 2e maternelle. Dragounette, elle est toujours à la crèche, mais étant donné que je suis à la maison pour les quelques mois à venir, elle n'y va que 3 jours par semaine. L'Asticot, quant à lui, je n'arrive pas encore à m'en défaire plus de 10 mn (et encore, c'est beaucoup), il reste greffé à moi la plupart du temps - 3e enfant oblige, et n'ayant pas réussi à me faire pousser un 3e bras, le bébé est donc en écharpe une bonne partie de la journée.

Autre détail: la nuit dernière. Pire des nuits en 2 mois. Non seulement l'Asticot s'est, comme à son habitude, réveillé à 1h et à 4h, mais en plus, Dragounette a décidé entre 1h et 4h30 qu'il n'était plus l'heure de dormir et qu'elle voulait 'manzer une ta'tine'...et le Cracouc s'est réveillé à 6h, nous laissant vaguement somnoler jusqu'à 7h ET C'EST TOUT!
Donc avec 2h30 de sommeil, autant dire que je n'étais pas d'une humeur terrible.

Aujourd'hui, crèche fermée pour cause de congé pédagogique, je décide donc qu'on reste à la maison, il fait un temps de cochon et Dragounette ferait bien de rattraper son sommeil à la sieste (et par la même occasion, de me laisser faire la sieste aussi). Seule contrainte: être à l'école à 16h30 avec 41 euros, pour aller chercher le Cracoucas à son cours de rythmique Dalcroze que je n'ai pas encore payé...

Bon bon bon...la sieste, donc. Bah, la sieste, pour moi, elle est inexistante: Dragounette et l'Asticot ne la font pas en même temps. Pourtant, c'est une des rares fois de sa vie que Dragounette dort 2 heures!
A son réveil, le degré de pestouillerie de Mistinguette a triplé! 4 choses à enfiler: un pull, une paire de chaussettes, son manteau de pluie et des bottes (c'est le déluge dehors!) Une demi-heure pour réussir, sans crier et sans perdre patience à lui faire mettre.
Faut dire que le manque de sommeil me ramollit drôlement donc tout prend des plombes.
Bn, la voilà finalement prête et j'ai même réussi à lui enfiler une cagoule qu'elle a acceptée après seulement 5 tentatives!
Au moment de partir,j'attrape l'Asticot...Et je le sens un peu humide...hum, ça ne présage rien de bon. Je fonce à la salle de bain et en effet: il s'est sali de la tête aux pieds. Littéralement. Déshabillage rapide, je le colle sous le robinet de la salle de bain en m'étant assurée avant que l'eau n'était ni trop chaude, ni trop froide. Rhabillage en 4e vitesse, je le colle dans l'écharpe, j'enfile mes chaussures, et je re-persuade Dragounette de mettre sa cagoule entre temps retirée.

Me voilà donc partie, Asticot sur le ventre, Dragounette dans sa poussette (oui parce que je suis pas maso, hein, elle peut très bien marcher, mais non non non oh non je n'ai vraiment, mais alors VRAIMENT pas les nerfs de la trainer, me battre avec elle pour qu'elle donne la main, lui courir après pour l'empêcher de se jeter sous les voitures et nous disputer parce qu'au bout de 10 m, elle veut qu'on la porte...)

Il pleut, il fait dégueu. Je marche 10 m sous la pluie et tout à coup, un doute me prend: ai-je mes clés? Je m'arrête, toujours sous la pluie, pour vider mon sac. J'essaie de faire vite et dans un mouvement brusque, j bouscule mes lunettes, qui tombent sur la capote de la poussette, glissent...et atterrissent par terre...derrière la barrière de travaux à côté de laquelle j'étais arrêtée...championne du monde. Je vois mes lunettes, mais je ne peux pas les atteindre. A moins que....pas le choix, hein, me voilà à 4 pattes, sous la pluie, dans la boue des travaux, un bébé écrasé sur mon ventre, à essayer d'attraper mes lunettes. Et c'est loin d'être une mince affaire, je mets bien 5 mn à réussir à les atteindre. Beurk, elles sont toutes poisseuses, je les glisse dans ma poche et nous voilà repartis. Ayant un peu d'avance, je décide de m'arrêter au magasin de jouets en face de l'arrêt du bus pour trouver un cadeau pour le petit garçon chez qui le Cracouc est invité samedi.

Le magasin étant un eu étroit, je laisse la poussette et son contenu à l'entrée et j'avance de quelques metres. 'Maman!' appelle le contenu. Je me retourne et trouve Dragounette en chaussettes, les bottes par terre et les pieds trempés: elle s'est amusée à bouger le plastoc de protection contre la pluie, qui a dégouliné sur ses jambes et ses pieds. Hum - je tente de la raisonner pour qu'elle ré-enfile ses bottes, mais la Miss a l'air réticente à cette idée.
Voyant la flaque qui se forme sous la poussette et la crise qui se profile, je reprends mes effets personnels (poussette, contenu, bottes du contenu) et je file dehors, en murmurant que je repasserai un jour sans mes enfants.

Il se met à tomber des cordes, un vrai déluge, je cours donc nous réfugier à l'arrêt du bus, sous les hurlements de Dragounette qui:
- a les pieds trempés
- refuse toujours ses bottes
- veut sortir de sa poussette
- ne peut plus supporter la protection pluie de sa poussette (ça, je la comprends, ça ne doit pas être très agréable)

Devant l'arrêt de bus, un énoooorme flaque. Et des voitures qui foncent.
Je vous laisse deviner notre état après le passage de 3 voitures: trempés de la tête aux pieds, éclaboussés, c'est hautement désagréable, tout ça!

Le bus arrive...et je m'aperçois qu'ayant changé de veste, je n'ai plus ma carte de bus, restée dans la poche de mon autre manteau. Le temps que j'essaie de récolter 2 euros au fond de mon sac (faut racler les fonds de poche)...le bus est parti.

C'est donc reparti pour 20 mn à se faire éclabousser, sous des trombes d'eau et les hurlements de Dragounette.
Le bus suivant arrive...j'essaie tant bien que mal de grimper dedans avec mon bébé sur le ventre et la grosse poussette (qui pourtant est la plus petite poussette canne possible). Dur dur. D'autant plus qu'à peine grimpée, le chauffeur démarre comme s'il faisait le grand prix de Spa Francorchamps et nous voilà, poussette, bébé et moi-même projetés vers l'arrière du bus, j'ai juste le temps de me rattraper avant de tomber sur une petite vieille elle aussi prise au dépourvu.
Dragounette crie toujours, l'Asticot s'y met - il a faim. Oui mais bon, dans le bus, c'est pas pratique. Et je ne peux même pas lui proposer mon petit doigt plein de microbes du bus pour patienter un peu.

On arrive à notre arrêt, où des ados devant la porte se font prier pour me laisser sortir du bus. La moutarde me monte au nez et je me mets à leur crier dessus, vieille rombière que je suis 'pourriez m'aider, là, non?'. Ils sont tellement surpris qu'ils sont paralysés. A vrai dire, moi, aussi je suis surprise par ma réaction. A tel point que je me mets à pleurer. C'est la goutte d'eau (mouahaha la goutte d'eau alors que depuis 1h,je suis trempée) - les nuits sans sommeil, ça me réussit pas.
Bref. Je on sort donc du bus...et je marche dans une flaque plus profonde que je le pensais. Je suis trempée, décoiffée, j'ai les genoux noirs de boue, la chaussure droite imbibée d'eau, les yeux et le nez rouge (puis j'ai pas de mouchoir évidemment) j'ai des tâches de boue réparties un peu partout grâce aux éclaboussures des voitures, une dragounette dont les pieds en chaussettes sont toujours aussi mouillé, un asticot qui hurle de faim du fin fond de son écharpe...
Un merveilleux tableau!

Pauvre Cracouc, il a du avoir bien honte en nous voyant arriver.