Friday, October 26, 2007

Les kamikazes

....c'est nous: Monsieur Fenouillard et moi même. Oui oui oui!

Samedi dernier, notre journée était toute tracée, organisée, prête: nous allions, après la sieste qui n'est jamais très longue ces jours-ci, passer chez BM, lui déposer les enfants et foncer chez Ikéa acheter les 250 commodes qui nous manquent pour pouvoir ranger toutes les affaires qu'on sort enfin des cartons de déménagement.

Sauf que (ben oui, curieusement, les rares fois où on arrive à être très organisés, il y a ce fameux 'SAUF QUE' qui vient se glisser quelque part pour faire capoter nos plans en beauté).
En l'occurrence, ce jour-là, le 'sauf que' a pris la forme d'une sieste anormalement longue pour le Cracoucas. En général, il se contente de s'asseoir sur son lit 10 mn et d'ensuite me crier 'Ze peux me lever, mamaaaaaaaan?' de manière incessante, de sorte que je capitule au bout de 3mn...Sa soeur à ce moment-là est prête à se lever aussi étant donné qu'elle commence sa sieste avant notre déjeuner. Et ça nous laisse le loisir de faire plein plein plein de choses le week end. Pas mal.

Donc...sauf que...au moment où Dragounette a commencé à se manifester pour me faire savoir qu'elle avait assez dormi...son frère s'est endormi.

L'expérience m'a appris il y a bine longtemps qu'on NE REVEILLE JAMAIS, JAMAIS un Cracoucas qui dort. Trop dure la vie pour nous si on daigner le faire.
En plus, à une semaine de ses premières vacances d'école, il est sur les rotules. ET bien qu'il refuse en règle générale de faire la sieste, il en a besoin une fois de temps en temps...Bref, je l'ai laissé dormir.

Entre temps, l'heure tournait.
Donc le plan A: on va au parc puis goûter chez BM, on laisse les enfants et on fonce chez Ikéa s'est rapidement transformé en plan B: on ira au parc demain, on va goûter chez BM pour déposer les enfants - puis une heure plus tard en plan C: on jette les monstres chez BM pour foncer chez ikéa et finalement, 3 heures plus tard en plan D: si on ne va pas chez Ikéa aujourd'hui, il faudra attendre 3 semaines (week ends à venir full full full), donc les enfants vont découvrir les joies des courses en famille un samedi après-midi.

Déjà ça, ça ne me motive pas des masses. Mais quand même, la perspective d'une maison bien rangée a rapidement pris le dessus et nous voilà partis...des KAMIKAZES, je vous dis...

Trajet aller: "on va où maman? Mais pourquoi on va pas ssshez granny? Mais pourquoi on va asseter des meubles? Maman, on va où? On va où, hein maman?"
Ouaip, le Cracouc, il adore se mettre en mode disque rayé. Lassant.
Puis le voilà qui enchaine en se mettant à chanter sur l'air des 'Canards vont à la mare' (apprise récemment à l'école) "Z'aime pas ikéa, moi, c'est pas beau, ça, ikéa...z'aime pas z'aime pas z'aime pas!!!!" (eeeeuuuh. Alors premièrement, il n'y a jamais mis les pieds, deuxièmement, il a pas intérêt à pas aimer: sans ikéa, il n'aurait dans sa chambre QUE sa petite bibliothèque et son tapis et troisièmement, comment ça, ma progéniture n'aime pas ikéa???)
Dragounette, elle, se contente de s'endormir au moment où on entre dans le parking du magasin. Et réveiller une Dragounette qui dort, c'est presque comme réveiller un Cracoucas qui dort (manque juste les paroles, lacune absolument comblée par des cris stridents).

Bon, nous voilà refaits, on entre dans le magasin avec un ouistiti qui hurle dans les bras de son père et un chimpanzé qui me donne la main toujours en chantant à tue-tête 'z'aiiiime paasss ikééééaaaaaa!'
La famille parfaite.

Le magasin ferme dans à peine 1/2 heure, on a des invités qui débarquent à 20h et rien à leur offrir (cf les capotages successifs de plans où on avait prévu de profiter de la garde des enfants par BM pour filer acheter à manger en rentrant d'ikéa), bref, on est pressés. On passe l'option kiddyland-piscine à balles en usant de tous les stratagèmes pour détourner l'attention du Cracoucas (si on l'y met, il va d'abord vouloir y aller, refuser que je m'éloigne, puis me pousser dehors et plus jamais vouloir en sortir). Bien plus sûr de le garder avec nous.

Pas grave, il nous reste encore un minimum d'organisation, qui a fait qu'on a tellement bien étudié le catalogue, le site internet, mesuré nos murs et j'en passe, qu'on sait exactement ce qu'on veut et où le trouver.

C'est sans compter le Cracoucas qui ENFIN commence à me ressembler: il faut qu'il essaie tous les salons en expositions. Et encore, là, j'arrive assez bien à argumenter en lui disant que des canapés, une table basse et des chaises on en a à la maison, inutile d'en racheter. Il a l'air convaincu....jusqu'au moment où on arrive dans la partie Ikéa des petits où là, ses yeux font des soucoupes, il commence à faire des bonds de 3 mètres, veut essayer toutes les petites chaises, tous les lits, tous les jouets, les peluches, les bibelots, tout tout tout.

"Maman, il faut prendre ça!!!"
"non, mon chéri"
"Mais siiii on n'en a pas" (oui, son nouvel argument dans tous les magasins quels qu'ils soient, est que si on n'a pas à la maison, il faut acheter. Il a essayé de me faire acheter un horrible cochon en porcelaine qui sert de petite desserte chez Blokker l'autre jour: on n'en avait pas - il ne s'est toutefois jamais arrêté pour se demander si la raison pour laquelle on n'en avait pas n'était pas tout simplement que l'objet en question était méga-moche, une horreur telle qu'on ne pourrait même pas me payer pour que ça rentre chez nous)

Enfin, soit, revenons-en à Ikéa, où j'ai réussi à raisonner le Cracoucas et il nous restait qu'à filer au caisses (malheureusement en passant devant les beaux 'sapins de neize' - comprendre sapins de noël qui pullulent déjà dans tous les magasins alors qu'on n'est qu'en octobre). Re-raisonnement....

Bon, nous voilà arrivés aux caisses, Dragounette légèrement énervée commence à chouiner pour sortir de sa poussette.
La voix du haut parleur nous annonce qu'on recherche une petite fille perdue dans le magasin.
"Elle a dit quoi, la madame???"
Je sais pas ce qui me prend, je répond qu'on cherche une petite fille
"ah, on va aller la chercher?"
"non, ses parents et les gens du magasin s'en chargent"
"mais ze veux aussi zouer à la chercher" (merci Théo qui lui a appris à jouer à cache-cache cette semaine... ;-)
"non non, on n'a plus le temps"
"Mais pourquoi elle est perdue?"
"mais comment elle s'est perdue?"
"mais pourquoi on va pas la chercher?"
Mode disque rayé...

Les chouinements de Dragounette se transforment en cris.
Les gens commencent à se retourner vers nous.
Et Craocucas qui stoppe sa litanie pour annoncer au magasin entier de manière peu élégante qu'il doit faire pipi.

Je les prends tous les 2 sous le bras et je fonce aux toilettes (pleines à craquer de tous les gens qui terminent leurs achats, qui ont passé leur après-midi chez Ikéa à dépenser leur argent et manger des boulettes de viande au resto d'ikéa) pendant que leur père termine de payer - on se retrouve à la voiture.

Alors là, le casse-tête chinois: on se souvient tout à coup une des raisons principales pour lesquelles on comptait déposer les enfants chez BM: non seulement on aurait pu faire nos courses tranquillou...mais en plus, comment faire rentrer 250 commodes (parce qu'il y en a littéralement 250) + tous les autres bibelots qui ont le don de toujours se rajouter dans les grands sacs ikéa pendant qu'on fait nos courses, dans une voiture avec 2 sièges auto? Même notre grande voiture ne peut pas contenir tout ça.

On tente tous les cas de figure possibles et imaginables sous les cris de fatigue et de faim de Dragounette et sous les questions du disque rayé, dont la petite fille perdue s'est rappelée à son bon souvenir "et elle est où la petite fille? et pourquoi elle est perdue? Et pourquoi on la cherche pas et elle est comment et elle s'appelle comment?"

Tant et si bien que je désactive l'air-bag, je mets le cosy de Dragounette devant, j'aide M. Fenouillard à tout mettre dans le nouvel espace créé ainsi...et JE RENTRE en BUS! C'est loin, c'est long, mais quelle tranquillité!!!

1 comment:

Anonymous said...

Interesting to know.