Tuesday, August 14, 2007

Démonstration de la véracité de l'expression 'mentir comme un arracheur de dents'

Cette fois, ce n'est ni du Cracoucas, ni de Dragounette qu'il s'agit, mais bien de moi et ma dent. Ou devrait-je dire feue ma dent?

Bon, je dois dire que pendant ma...enfin MEs grossesses, j'ai pas tellement tellement été chez le dentiste. Et l'adage 'un bébé = une dent' s'est donc avéré vrai (enfin, un an après ma 2e grossesse, le bébé est-il réellement la cause de la perte de ma dent? Là n'est pas la question)....je penche plutôt pour une conspiration dentistesque, une sorte de punition de n'y être pas allée régulièrement l'année dernière.

De fait, lors d'une visite de contrôle, v'là-t'y pas que ma dentiste m'annonce que mes dents sont en pleine forme...si ce n'est la dent de sagesse en bas à gauche qu'est pas très jolie, qui gagnerait à être soignée....mais qu'il vaut mieux carrément l'enlever. En plus, apparemment, je n'ai pas été assez sage, ladite dent n'a et n'aura donc pas de copine au dessus d'elle...autant dire qu'elle est inutile.

'je vous conseille de la faire retirer. Chez mon mari' m'annonce la dentiste.
Ben voyons!

Je reste sceptique: 'que va-t-il se passer si je ne la fais pas arracher?'
'oulàlàlàlà madame! Vous risquez une belle rage de dents' et la voilà partie dans une description peu rassurante d'une rage de dent typique.

'euuuuh et ça fait mal quand on l'arrache?'
'mais non! vous êtes endormie. Après, ça fait un peu mal quand ça se réveille. Rien de grave'

Soit. Je me résigne donc et prend rendez-vous la semaine suivante, un jeudi matin. L'infirmière m'assure que je pourrai retourner travailler juste après l'extraction.

Bon ben c'est elle qui s'y connait, hein...

je passe tout de même les jours qui précèdent l'extraction à un peu stresser...'Mais voyons', me dit M. Fenouillard, 'tu as survécu à 2accouchements, tu ne va pas avoir peur de ça quand même!'

Ah oui, m'enfin, mes accouchements:
1) étaient sous préidurale
2) avaient une merveilleuse issue

Le jour-J arrive...et il semblerait que je sois un peu nerveuse 'tu as un petit peu peur du dentiste, maman?' me demande le Cracoucas, du haut de ses presque 3 ans, alors que je m'étais bien gardée de ne parler d'aucune angoisse devant lui...

A 10h, me voilà donc sur le fauteuil du dentiste.
J'avoue à mon bourreau que je suis un peu angoissée. il me regarde bizarrement, limite à me traiter de chochotte et me rappelle qu'on va m'endormir la zone autour de la dent et que par conséquent, je ne sentirai rien!

Et le voilà qui enfonce à 3 reprises une aiguille longue comme mon majeur au fond de la bouche.
Ah ouais. Comme ça. Ben, c'est pas si agréable que ça.

Lorsque ma dent est endormie, je vois arriver l'assistante avec...un écarteur et un aspirateur à bouche et la voilà qui se met à faire le ménage dans ma bouche.

Pendant ce temps, le dentiste commence sa charcuterie - etje le vois tout à coup sortir un...TIRE BOUCHON! Si si si!
Tiens, la preuve en image:



Et puis il ne fait pas dans la dentelle, hein! Ma machoire est ballotée de part et d'autre, mes yeux pleurent, le dentiste grogne et s'énerve. Il m'explique ensuite que ma dent est ben ancrée: l'une des racines est divisée en 2 et il a du mal à attrapper les bouts de racine au fond...et le voilà qui insiste avec tous les instruments qui lui tombent sous la main.

Bon, en soi, je m'en fiche, hein, je ne sens rien et sur le coup, ça me fait limite sourire (enfin, c'est pas comme si j'avais le choix de toutes façons - avec ses écarteurs, l'assistante me force de toutes façons à sourire tout en passant toujours l'aspi dans ma bouche).

Avec un soupir de satisfaction, le dentiste m'annonce enfin que c'est terminé...et me montre un espèce de caillou sanguinolant en guise de trophée.
bêêk.

Je m'empresse de le remercier et je file à l'accueil pour payer, sans oublier de noter ses recommandations: dafalgan si ça fait mal, bains de bouche dès le lendemain et ne pas manger chaud pendant 24h. Dommage avec le temps qui fait en ce 9 août, j'aurais bien envie d'une bonne soupe.
Enfin...

Je fonce au bureau en passant d'abord à la pharma du coin faire un stock de dafalgans et d'iso bétadine buccal.

Bon, les premières heures qui suivent la charcuterie se passent mieux de prévu. Ma collègue me somme de rentrer, mais moi, je vais très bien....je bavouille juste un peu sans le savoir, anesthésie oblige...et je prends garde de ne pas trop répondre au téléphone, parait qu'on croirait entendre un ours.

A midi, je décide même d'aller faire les soldes avec Gaëlle. Même pas peur.
Sauf que...en oui, sauf que...tout à coup, ma bouche se réveille et je me mets à gémir doucement. La vache! Vite un dafalgan!

Gaëlle, voyant ma mine déconfite, me propose de me ramener chez moi...j'accepte immédiatement.

et me voilà prostrée sur mon canapé n'osant plus bouger. Trop mal! lorsque M. Fenouillard m'appelle, je fonds en larmes comme un bébé.

Je passe l'après midi en boule sur le canapé...ma BM me ramène les enfants, j'aurais jamais réussi à aller les chercher....

Fin de journée terrible, TERRIBLE!

Le lendemain: MIRACLE! Même plus mal! rien, que dalle! Si ce n'était pour le gros trou noir au fond de ma bouche et les bains que je dois commencer ce jour là (à vomir tellement l'iso bétadine a mauvais goût), je ne me souviendrais même pas que je me suis fait arracher une dent la veille.

Toute guillerette, me voilà qui file au bureau.
La journée se passe sans encombres...jusqu'au soir.

Ah oui, là, tout à coup, j'ai mal...et me voilà qui arrive à tenir le WE à coup de dafalgans, c'est la seule solution pour ne pas me taper la tête contre les murs. En cas de grosses crises, je n'ouvre la bouche que le minimum nécessaire, il en va de ma survie et de celle de mes proches (que je menace de frapper s'ils osent me chercher).

Lundi matin, toujours mal...et puis je trouve que ça sent le cadavre là dedans. Pas de chance...j'ai commencé des cours intensifs d'espagnol tous les matins et je ne peux donc pas appeler mon dentiste dans la matinée poru savoir si ce mal qui dure depuis 4 jours est normal (oui parce que souvenez vous 'ça fait un peu mal quand ça se réveille', c'est ce qui m'avait été annoncé).

Première chose que je fais donc en arrivant au bureau: j'appelle le cabinet du dentiste. L'assistante me répond...'m'enfin madaaaaaaaaaame! c'est normaaaaaaaal d'avoir maaaaaaal! c'est une PLAIE que vous avez, ça doit durer au moins une semaine'

Ah tiens....il me semble qu'ils aient omis ce minuscule détails avant, pendant et juste après l'extraction.

Bon, me voilà donc rassurée, encore 3 jours de dafalgans et il n'y paraitra plus.

Sauf que...les daflagans, bah à force de m'en bourrer, il ne font plus d'effet et je me réveille presque en hurlant pendant la nuit. Le lendemain, je prends soin d'en prendre la dose maximum pour supporter les 4h30 d'espagnol qui m'attendent....
Ca fait absolument 0 effet et me voilà me tenant la machoire pendant tout le cours, avec comme seule phrase qui me vient à l'esprit 'me duelen los dientes!!!' (pas de chance, aujourd'hui, on n'apprend pas les parties du corps mais les parties de la maison...pas de dientes donc).

Bon voilà, j'ai survécu tant bien que mal (et plutôt mal) jusqu'à ce soir, où excédée, fatiguée, énervée, j'ai appelé la dentiste de garde (demain 15 août...les dentistes se font rares).

Et la voilà qui me dit 'bien sûr que si ça fait mal, une extraction de dents! Enfin! Vous avez besoin d'antibiotiques et d'un anti-inflammatoire plus puissant!!! Je veux vous voir demain à 11h'

Ah oui? ben alors, il a bien menti comme un arracheur de dents, mon bourreau...CQFD

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