Thursday, August 16, 2007

Kitshissime de mère en fils

Matez moi un peu ces horreurs:













Ne sont-ce pas les pires flip-flops que vous ayez jamais vues? ('tention, il ne s'agit pas de 2 paires, mais bien d'une seule...parce que non seulement elles brillent et elles sont couvertes d'horribles Mickeys et autres Disneyries, mais en plus, l'image change en fonction de l'angle oui oui oui oh oui)

Ben voilà...nouvelle obsession du Cracoucas. Jamais sans ses flip flops.
Il les a trouvés au détour d'un rangement en prévision du déménagement...je ne savais même pas qu'elle existaient encore...

En tout cas, c'est fou le coup de madeleine que ça me fiche dès que je pose les yeux sur ces horreurs - même pas réussi à les jeter, je les ai offertes au Cracoucas, enchanté.

Juillet 1983, j'ai 7 ans moins une semaine...on vient d'arriver à Washington où il fait une chaleur torride.
Ma mère tente bien que mal de nous occuper en attendant la rentrée.

Nous, on découvre l'Amérique:
- les boules de glace tellement grosses qu'onmet plusieurs jours à les terminer (on a fait, dans le congélateur, une place spéciale pour nos glaces entamées),


-les chewing gum qui font d'énoooormes bulles



- les céréales Charlotte aux fraises (des petites boules roses au goût chimique de fraise)






Dans le but d'attrapper le plus d'anglais possible, nos parents nous forcent presque à regarder la télévision.

Yabadabadoooooooooo!



et l'incontournable Sesame Street




Afin de ne ps nous perdre dans ce nouveau monde étranger, nos parents ont pensé à deux choses:

- nous apprendre à répondre 'I don't understand, I am French' lorsque quelqu'un nous parle

- nous vêtir de ces merveilleux, magnifiques T-shirts



Fyi, I'm the middle one

(Remarquez aussi les baskets à nos pieds, que nous nous sommes vues offrir dans un souci d'intégration rapide aux autochtones, nous quin'avions jusqu'à présent porté que des sandales et robes à smocks)

Si la première méthode n'a pas fait ses preuves, la deuxième fut une réussite le jour où ils nous ont lachées dans un Toys R Us...LE PARADIS.

Jamais de notre vie nous n'avions vu autant de jouets réunis en un seul endroit. Patins à roulettes, machines pour fabriquer SES PROPRES glaces en glaçons, poupées qui faisaient des galipettes toutes seules...et j'en passe.

bref, une pure folie on en avait plein les yeux....jusqu'au moment où, au détour d'un rayon, je me suis aperçue que ma petite soeur et moi avions perdu nos parents.

Je panique tout de suite (ben oui, c'est pas avec une 1/2 phrase en anglais - j'ai pas réussi à la mémoriser en entier, leur phrase à la noix - que je vais pouvoir me faire comprendre). Le magasin est immense...je suis l'aînée des 2, elle est sous ma responsabilité...je me mets à pleurer toutes les larmes de mon corps.

Ma soeur qui jusqu'à présent tentait de me rassurer, me voyant pleurer, se dit qu'il est peut être nécessaire qu'elle s'y mette aussi, des fois que nous soyons réellement perdues.

Une femme vient nous voir et nous dit des choses incompréhensibles. 'I don't undowwstaindeeee!' lui dis-je entre 2 hoquetements.

Elle nous emmène à l'accueil. Nous on continue de pleurer en disant chacune à notre tour 'I don't undowwwwstaindeee'

(par la suite, j'ai d'ailleurs cru pendant des mois que si j'avais au moin su la 2e partie de la phrase 'I am French', tout ce serait arrangé comme par magie. J'en étais sûre!!!)

Bref.

L'histoire se termine comme ça: une femme a remarqué le T-shirt de ma grande soeur qui était sagement restée avec les parents (par ailleurs pas du tout inquiets de nous avoir perdues - l'histoire en entier a dû durer 5mn à tout casser - ça m'a paru une éternité!). Et entre 2 larmes, nous avons vu notre papa arriver à l'accueil pour nous sauver des griffes de ces méchants étrangers qui n'understandaient pas 'I don't undowwwstainde'

Et c'est là qu'interviennent les horribles flip-flops...nous étions là pour me choisir un cadeau d'anniversaire puisque j'allais avoir 7 ans, l'âge de raison la semaine suivante.

en les apercevant, j'ai su que c'était CA mon cadeau de 7 ans!!! Mes parents ont bien tenté de me proposer autre chose, mais non, c'était elles, mes chères chaussures, que je voulais.

Je suis sûre que j'ai eu plein d'autres cadeaux d'anniversaire la semaine suivante. Mais 23 ans plus tard, je ne me souviens que des flip flops.

Alors vous pouvez comprendre à quel point que suis ravie que mon fils ait des goûts de chiotte...ça me laisse une excuse de garder ces horreurs dans ma maison encore quelques années.

(puis vu à quel point je suis désordonnée, c'est quand même un miracle que la paire soit restée intacte toutes ces années!)

2 comments:

Anonymous said...

Je rentre tout juste de vacances vélocipédistes (non non c'est pas osé comme mot!) et je dépile mes emails, puis mes réceptions RSS de blogs et me voilà à te lire... Je suis d'un côté morte de rire d'imaginer ton Cracoucas avec ces fabuleuses flips flops (j'ai appris un mot là!) aux pieds, de découvrir qu'il fut un temps où tu aimais ces décos-là et de l'autre très émue de découvrir le monde de tes 7 ans, ton arrivée aux US et tout ce que cela peut signifier encore pour toi... Je t'embrasse fort...

Elenette said...

Mais, elles sont vraiment incroyablement moches !! J'pourrai les voir en vrai, dis ? Les toucher, et tout et tout ?